Courrier adressé au Ministre

Courrier adressé à :

Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé – Valérie Pécresse, Présidente de la Région Ile de France – Anne Hidalgo, Maire de Paris – Nawel Oumer, Conseillère de Paris et représentante du Conseil de Paris au sein de l’Association Mairie de Paris et autres personnalités de la ville de Paris

 

 

Paris, le 18 Novembre 2016

 

 

Madame l’adjointe à la Maire de Paris,

 

Mon propos n’est pas de m’apitoyer sur les difficultés du bénévolat que j’ai choisi d’exercer au sein de l’association « ATout-Coeur », association d’Anciens pupilles de l’État (Assistance Publique) et des Ressortissants de l’ASE actuellement, je souhaiterai néanmoins attirer fortement votre attention sur la mission de solidarité bénévole qu’accomplit notre association tant auprès de nos aînés très âgés pour préserver un lien de qualité avec eux dans les hôpitaux ou les maisons de retraite sur le territoire national, qu’auprès des jeunes au sortir de l’ASE, afin de trouver une réponse aux difficultés croissantes rencontrées dans notre mission.

 

Nous avons à notre actif :

- De distribuer des produits de première nécessité, tels que les produits de la collecte annuelle de la Banque Alimentaire et les produits d’hygiène de l’Agence du Don en Nature.

- De procurer de l’aide aux personnes dans leurs démarches administratives ;

- D’octroyer des prêts sans intérêts pour raisons médicales avérées et peu couvertes par la CPAM ;

- De financer l’obtention du permis de conduire dans le but de trouver un emploi ;

- D’avoir, en octobre 2016, suite à ma demande auprès de monsieur Ian Brossart, Adjoint à la Mairie de Paris, mis en place le « projet logement social » permettant aujourd’hui à des jeunes motivés (étudiants) d’occuper un logement calme dans le 19e arrondissement de Paris afin de les aider à entrer dans la vie active ;

- D’allouer des bourses d’étude à des jeunes en formation en alternance ou à l’université.

Néanmoins, concernant ceux-ci, depuis la rentrée 2016-2017 nous avons dû diviser par deux les dotations (pour cause de diminution de ressources) d’une bourse initiale afin de pouvoir répartir cette aide sur un plus grand nombre.

 

Depuis la signature en fin 2015 d’une convention entre le département et notre association, il est convenu que nous avons la tâche et la responsabilité, à partir de subventions départementales, d’offrir un projet d’insertion à des jeunes ne pouvant plus bénéficier de contrat de jeunes majeur.

Les problématiques rencontrées dans cette mission, sont multiples et de diverses natures : certains jeunes sont sans diplôme ni formation, d’autres n’ont pas de titre de séjour pour circuler sur notre territoire, d’autres enfin cumulent toutes ces difficultés et sont sans domicile décent.

En bref , à la fin de leur contrat jeune majeur cette population est en très grande précarité et devient la proie potentielle à de nombreuses dérives.

 

Or, notre association souffre depuis 2012 d’une baisse constante de subventions. Ceci nous oblige de fait, à nous séparer de notre unique travailleur social à la fin 2016. Le secteur éducatif en charge des jeunes majeurs, créé en 2015, nous demande d’accomplir un travail social « de professionnel »(sic) mais comment faire, si malgré la volonté de professionnalisme inscrite au cœur de notre action, les moyens alloués par les services concernés ne nous permettent plus d’accueillir cette population fragilisée dans des conditions correctes, alors qu’elle n’a souvent que notre porte pour trouver aide matérielle et réconfort moral.

 

Étant nous même, bénévoles, anciens pupilles, ayant pu construire nos vies grâce à la tutelle de l’État, sachez que si nous avons à cœur de pérenniser les actions allant dans ce sens auprès des jeunes qui débutent dans la vie active, nous ne pouvons faire face aux manques de moyens liés à l’augmentation de la charge de la tâche à accomplir. Le « professionnalisme » exigerait de notre part des formations que nous ne pouvons financer ainsi qu’une disponibilité que nous ne pouvons avoir pour cause d’absence de salarié social permanent.

Nous sommes très inquiets sur la continuité des actions de solidarité de notre association car celles-ci par leur spécificité et leur complexité humaine dépassent largement le pouvoir et les bonnes volontés d’Atout-cœur.

 

C’est au nom de l’association Atout-cœur (80 ans cette année, reconnue d’utilité publique), bénévole depuis presque trente ans et actuellement présidente de celle-ci que je me tourne vers vous, Madame, en me permettant d’espérer, votre soutien actif vis à vis de nos difficultés, et me tenant à votre disposition pour vous fournir des renseignements complémentaires nécessaires à votre information

 

Veuillez agréer, Madame l’adjointe à la Maire de Paris, l’expression de notre plus profond respect.

 

 

 La Présidente

Danielle WEBER

 

 

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